21 février 2007
3
21
/02
/février
/2007
11:09
Bonjour,
Ce titre est extrait de la déclaration de Jean-Louis Bourlanges, reprenant les vers de Victor Hugo...
Dans l'introduction de la table ronde où intervenait M. Bourlanges, J. Julliard avait évoqué la défaite politique de la France qu'elle a transformé, suite au référendum raté, en suicide international.
Jean-Louis Bourlanges a commencé son intervention autour de la question de la nouvelle identité que l'Europe devait se donner si elle voulait réussir. Partisan du Oui, car il estimait que le TCE était une avancée, il pense que depuis le 29 mai, l'UE vit une sorte de "maladie de langueur" et n'est pas dans une vraie crise. En effet, les institutions fonctionnent tant bien que mal et l'UE continue de travailler, en faisant le minimum vital. Mais selon lui, il ne faut pas se contenter du minimum (libre échange, euro, position commune à l'OMC...).
Le vrai problème se situe en fait dans l'impossibilité actuelle de franchir le pas du politique... L'essai n'a pas été transformé pour la simple raison (d'après Bourlanges) que depuis les débuts de la CEE, il n'y a pas eu de véritable clarification du projet !
Afin de clarifier le projet, il faudrait répondre aux 3 questions "classiques" : QUI, QUOI, COMMENT ?
QUI ?
La question des participants à cette union (en filigrane présence ou non de pays comme la Turquie) est importante. Ces pays doivent-ils participer d'une histoire commune ou doivent-ils partager des valeurs communes ?
QUOI ?
Cette question regroupe les thèmes que les Européens doivent travailler ensemble ou séparément. Pour Jean Monnet, il fallait d'abord travailler ensemble là où c'était possible, et c'est pour cette raison que l'Europe a d'abord été une Communauté Economique.
L'option d'avoir un ensemble politique unifié n'était pas clair pour Monnet. Et, Bourlanges pose la question, "Est-ce réellement possible ?"
COMMENT ?
La question des institutions se pose à ce niveau. L'organisation politique qui consiste à faire travailler une structure intergouvernementale sur un mécanisme fédéral est-elle viable ?
Ces questions se posent en fait depuis la chute du communisme, car à ce moment, l'UE savait qu'elle devrait intégrer les anciens pays satellites de l'URSS.
Le TCE, rejeté par les Français et les Néerlandais en 2005, l'a été pour des raisons différentes, mais de toute façon, il ne résolvait pas (selon M. Bourlanges) le problème de l'organisation politique de l'UE. Car, en tout état de cause, nos états doivent faire de la politique ensemble.
Une des raisons évoquées pour le rejet français est que les Français ont estimé que le pacte France / UE était remis en cause, et qu'au fond c'était le Traité de Rome qui était rejeté. En effet, les Français n'ont pas pu accepter une idée qui était à la fois libérale et sociale.
Maintenant où en sommes-nous ?
La situation actuelle est la suivante : "Il y a d'un côté l'Europe et de l'autre la France".
3 scénarios pour sortir de cette "maladie de langueur" sont possibles :
- Tout le monde adopte le texte tel quel, cette option semble la plus improbable étant donné les antécédants français et néerlandais.
- Les Français arrivent à sortir de leur isolement en revotant sur un nouveau traité simplifié et surtout en reconstruisant, dans la confiance le couple franco-allemand en perdition actuellement.
C'est l'option la meilleure mais surtout la plus optimiste.
- On en reste aux traités actuels et l'Europe continue d'avancer cahin caha... Cette option, selon M. Bourlanges n'est pas la plus optimiste, mais la plus probable... Elle montre un pessimisme robuste mais lucide.
Cette intervention a précédé de quelques heures celle de François Bayrou que je vous retranscrirai dans un article suivant.
Bonne journée.